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Blog - La vie (si) privée ?

Editorial - Publié le 17/11/2013

Je me suis posé une question en ouvrant ce site, une question qui fait couler de l'encre en ce moment, qui concerne la vie privée.

Je voudrais faire un site, qui me permet de m'exprimer librement, sur divers sujets, mais faut-il parler de tout librement ? Faut-il écrire avec un pseudonyme ou un vrai nom ? Et qui fera le rapprochement entre ces deux nom et dans quel but ?

Autant de questions qui vont déterminer ce que je vais mettre sur le site temporaire et ce que je mettrai sur le site final, celui où je pourrais choisir les lecteurs des contenus plus sensible.

Pourtant, certes je vais choisir ces "privilégiés"... Mais je reste quand même avec mon problème, qui dit de déterminer ce qui est sensible, ce qui ne l'est pas, ce qui se trouve déjà sur Internet et que je n'ai pas à cacher, et ce que je ne devrais pas dire tout haut. Alors, oui, dit comme ça, j'ai quelques éléments, mais pas tous ! En particulier pour la partie Blog. Jusqu'à quel point ma vie doit être publique sur Internet ? Et quand on formule cette question, on se doit de penser immédiatement à Facebook et consorts. Qu'ont-ils déjà sur moi ? Probablement des dizaines de milliers de clics sur de nombreux liens, et avec ces liens, un profilage parfait de moi, tellement parfait qu'il en est peut-être exagéré, parce qu'un clic malheureux a été comptabilisé et m'a associé à une catégorie qui ne me correspond pas. Mais comment le savoir ?

Et mes amis ? Prenons les amis au sens large du terme, donc les vrais amis, les "amis" Facebook, les gens qu'on suit sur Twitter, bref ... Tous les réseaux sociaux, les numéros de téléphone que Gmail a pu vous piquer allègrement dans votre carnet d'adresses Android ...

Rien qu'en écrivant ces lignes, j'ai le vertige ! Toutes ces données que des firmes américaines ont récoltés sur nous et nos connaissances, ces données qu'elles croisent pour en extraire notre réseau social mieux que n'est capable de le faire notre cerveau, ces données qui vous affichent de la pub, pardon !, et je cite : "veulent améliorer votre expérience utilisateur". J'ai le vertige de savoir que si des entreprises sont capables de faire ça, ce sont aussi les mêmes qui enrichissent les services nationaux de renseignement, et surtout, ce sont les mêmes qui sont exposées au piratage, et qui laisseront partir le dossier de plus de 1000 pages, au format "pattes de mouches", sur votre vie et celles de vos connaissances !

Alors sachant cela, y a-t'il encore une raison de vouloir absolument tout cacher ? Doit-on éviter de parler de soi pour se cacher des profilers de tous horizons ? Jusqu'à quel point ce simple éditorial me révèlera aux yeux du monde ?

Je ne sais pas, je suis trop petit pour ça. Alors tout ça devrait se résumer en une seule question : ai-je vraiment raison d'être si paranoïaque alors que tout Internet a eu largement le temps de me traquer depuis plus de dix ans ?

Il ne faut pas se leurrer, le droit à l'oubli, nous ne l'exerçons jamais. Nous serrons juste les fesses pour que nos données soit "oubliées" automatiquement, au hasard d'une refonte du système d'information de telle ou telle entreprise, ou alors d'un bogue, d'une avarie majeure, d'une panne de restauration des données, par effet de bord d'une décision de justice, ou juste que personne n'exploite réellement ces données.

Certains de mes amis, dans les vrais amis du monde réel, racontent leur vie sur Internet, toute la journée, à grand coup de billets de blog, de tweets, de publication sur le mur Facebook, de check-in, ou pire encore avec les espaces de stockages "dans le cloud". Et avec leur langue pendue, des effets de bord sur ma propre vie, au hasard d'une photo identifiée, d'un commentaire posté, d'un anniversaire souhaité ...

Mais je tiens quand même à distribuer mes derniers morceaux de peur, pour ceux qui n'en ont pas eu et qui se sont dit ce que j'ai pensé à une époque pas si lointaine "T'façon j'ai pas Face de bouc ! Et j'ai pas Tweater !" ou encore "Bah, j'ai rien d'important sur mon Facebook, de toute façon j'ai deux profils, un où j'ai que mes amis, et un où j'ai les autres". Sachez mes chers lecteurs, que Facebook crée des profils fantôme pour des gens qui existent mais qui n'ont pas encore de compte, et qu'ils se contentent simplement de l'activer lorsqu'ils inscrivent. Bien sûr, ils ne remarquent rien. Et pour ceux comme moi qui sont ou ont été concernés par la deuxième remarque : Facebook recoupe les profils qui se ressemblent d'un peu trop près.

Ca ne sert à rien de fuir, ça ne sert à rien de se cacher, vous êtes fliqués !

Et moi dans tout ça ? Dois-je publier ou non ? Puisqu'il est trop tard, autant en profiter ! Mais avec "modération" !